Pour découvrir les 23 disciplines de la pelote basque ces ouvrages sont nécessaires pour en déchiffrer toutes les arcanes.
Tous ces documents nous donnent des informations sur les origines très anciennes de ce sport qui a survécu à la disparition du jeu de Paume. Une galerie incroyable de grands champions : les DONGAITZ, ELOY , ETCHEBASTER, LEONIS, ATANO, ARRAYET, CHIQUITO DE CAMBO, URRUTY, et plus proche de nous HARRAMBILLET, la famille LADUCHE, Pampi LADUCHE, Manu MARTIARENA ou encore Sébastien GONZALEZ, ou Ramuntxo AMESTOY ou Patrick LISSAR et ou Stéphane SUZANNE ou Patxi GUILLENTEGUY
Nous nous contenterons d'évoquer ici quelques uns de ces nombreux ouvrages de référence :
La bible de référence :
La pelote Basque de l'Abbé Blazy aux Editions Sordes paru en 1929, 267 pages
Autre livre intéressant plus récent :
La pelote Basque aux Editions Bornemann, de Chiquito de Cambon paru en 1924, 31 pages
Encore un autre beaucoup plus récent :
PILOTA GOGOAN aux editions Mondarrain par olivier RIBETON du Musée Basque en 1998, 291 pages
Plus moderne également : ILS ETAIENT LES MEILLEURS de son Auteur Chipitey, edité en 1985, 353 pages aux editions ICB :
Petit guide très facile à lire mais instructif
Auteur : Pierre SABALO - Pour connaître la pelote Basque aux editions Haritza edité en 1996, 35 pages
Un autre livre très connu :
Guide de la Pelote Basque de Louis Toulet dit Eskutik édité en 1990, 85 pages aux Editions Elkar
et encore :
La Pelote Basque, De la paume au gant de Jean-Pierre ALLAUX édité en 1993 aux Editions J&D 152 pages
mais aussi :
Gora Pilota aux Editions Rovel de José CORREA, édité en 1994 32 pages magnifiques de dessins de toute beauté
Il existe également :
Cancha de Jean Guyot et Koldo AMESTOY, aux Editions Luz Média edité en 1994, 159 pages
Autre document historique :
La pelote basque aux Editions Solar de son auteur BOTA, édité en 1974, 154 pages
Ou encore la série de 2 livres :
La fabuleuse Histoire de la pelote Basque Tome I et II de Louis TOULET, aux éditions Edisud en 1982, 284 pages et 235 pages respectivement
mais aussi :
Historia, ciencia, y codigo de Pelota Vasca, aux Editions lauro Luis Bombin Fernandez edité en 1946 et faisant 610 pages
Un livre a venir sortie avril 2010 au tout petit prix de 6 Euros :
LE GUIDE DE LA PELOTE BASQUE, aux Editions ARCHE CONSEIL SPORT reprenant l'ensemble des éléments a savoir sur le monde de la Pelote Basque en 2010 en France
Sortis en 2010 :
Séverine Dabadie, Christiane Etchezaharreta
Laxoa, aux racines de la pelote basque
Livres publiés en 2011 :
la Fédération Française de pelote basque a choisi de publier un livre retraçant les mondiaux 2010 de Pau qui se sont déroulés en oct dernier.
140 pages illustrées de 362 photos permettront de retrouver toutes les facettes de la manifestation. Deux pages au moins sont entièrement consacrées à chaque délégation ayant participé à ces mondiaux. Cet ouvrage sera d'ailleurs offert à toutes les fédérations, tous les pelotaris mais aussi tous les partenaires.
140 pages qui sont finalement bien plus qu'une compilation de souvenirs. Cet ouvrage, édité par La République des Pyrénées. c'est une véritable bible des 16emes championnats du monde de pelote 2010. Il est aussi possible d'y trouver tous les résultats de toutes les parties, mais aussi les palmarès des championnats précédents depuis 1952.
Le livre est disponible au siège de la Fédération Française de pelote au prix de 40 €.
140 pages illustrées de 362 photos permettront de retrouver toutes les facettes de la manifestation. Deux pages au moins sont entièrement consacrées à chaque délégation ayant participé à ces mondiaux. Cet ouvrage sera d'ailleurs offert à toutes les fédérations, tous les pelotaris mais aussi tous les partenaires.
140 pages qui sont finalement bien plus qu'une compilation de souvenirs. Cet ouvrage, édité par La République des Pyrénées. c'est une véritable bible des 16emes championnats du monde de pelote 2010. Il est aussi possible d'y trouver tous les résultats de toutes les parties, mais aussi les palmarès des championnats précédents depuis 1952.
Les championnats du monde de pelote, 16e du nom, qui se sont déroulés en Béarn du 1er au 10 octobre dernier resteront dans les mémoires. Et pas seulement parce que cet événement a connu un franc succès populaire et sportif.
Waltary, tout est dit dans le titre :
Champion Cubain, venu trouver l'Eldorado en france, joueur incroyable à main nues très controversé en Pays Basque
Livre publiés en 2012 :
Alexandre Hurel, à deux pas d'Urrugne présente son petit dernier : "La pelote Basque"
Photo Sud-Ouest
Ci-dessous vous pourrez prendre connaissance d'une liste de 146 livres sur la pelote basque et la pelota vasca.
Bien sûr, bien que se voulant complète, elle ne serra jamais exhaustive.
Si vous en connaissez d'autres, n'hésitez pas à nous en informer par mail, nous les rajouterons.
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Pour les amateurs de lecture :
Extrait du livre "Chez nous en Gascogne" de Joseph de Pesquidoux réédité en 1981 chez PLON et publié pour la première fois vers 1920, tout en poésie.... :
Une partie de Pelote basque au Chistéra
La pelote basque se joue en plein air contre un mur de face sur une piste cimentée.
La pelote ou balle est faite de cordes très serrées, recouvertes de peau de mouton. Elle est élastique au point de rebondir à une hauteur et à une distance inouïes, et dense, au point de ne se déformer que rarement sous le choc.
Le mur est haut de 10 mètres et large de 18, arrondi au milieu de son sommet en forme de portique, est crépi d'un enduit résistant lisse et gris, qui lui donne l'air d'être ferré. Un grillage qui arrête les balles perdues le surmonte, une bande métallique le traverse à un mètre du sol.
La piste est longue de 65 à 70 mètres, large de 17. Elle est divisée en deux part inégales, limitées par une raie tracée à la craie à 25 mètres du mur. Enfin, bornant le jeu à l'arrière se trouve un autre mur, dit de rebot.
Des gradins de bois s'élèvent des deux côtés de la piste.
L'ensemble porte le nom de : Fronton.
Au dessus, derrière les gradins, se dressent des platanes. Arbres géants aux troncs marbrés qui croissent partout dans le pays basque, ils font flotter une ombre épaisse sur la piste, dans une agitation de feuilles continue. Et autour, jusqu'aux pics fourchus des pyrénées, ce sont les mamelons de plus en plus renflés qui se soulèvent sous un ciel avivé par le vent de la mer proche, en étalant des tapis de bruyères roses ou violettes, des prés vert sombre et des maïs roux en damiers, ou qui, aplatis par endroits portent parsemées des maisons blanches aux volets verts, piquées là devant les échapées, et où l'oeil captivé s'attache.
En certains coins, la nature est plus âpre.
Elle apparait calcinée et décharnée : on y cherche "l'humble hysope", "le figuier stérile" ou "l'aigle tournoyant", et l'on y voit des rocs abrupts, des éperons qui plongent dans l'azur, des gorges noires où, comme un trait d'acier, un torrent se précipite...
La partie se dispute ordinairement en soixante points, dans toute l'étendue de la piste.
Il y a faute, lorsque la balle n'est point reprise soit au vol, soit après le premier bond ; lorsqu'elle frappe le mur en dessous de la bande ; lorsqu'elle sort des limites de la piste ou se perd dans le grillage ; lorsqu'enfin la pelote en buttant retombe en avant de la raie.
Chaque faute dans un camp donne un point au camp adverse.
Trois juges décident sans appel des coups litigieux.
Un compteur-chanteur informe en basque le public des péripéties de la lutte.
Chaque camp se compose de trois pelotari, dont l'un est chef de groupe. la couleur des ceintures et des bérets distingue les camps : rouge et bleu. On joue à l'avant et à l'arrière.
La pelote est reçue et renvoyée à l'aide d'un engin en osier : le Chistera.
C'est comme une autre main immense et ployée, ajoutée à la main du pelotari.
Un gant de cuir épais est cousu au haut du chistéra. l'homme y introduit ses doigts. Et cela fait, chistéra et poignet sont fortement liés ensemble, afin que, la balle reçue devant être instantanément relancée, le bras ne perde rien de sa précision ni de sa promptitude.
Car ce jeu est tout de coup d'oeil et de vitesse.
Car il y a là, semble-t-il deux êtres vivants : l'homme et la balle.
Dès que les pelotaris paraissent, ils dégagent une impression typique. venus pour se mesurer dans le jeu national, devant un public de connaisseurs : hommes et femmes dont les yeux étranges, les yeux passionnés s'allument dans les visages également nus ; Chiquito , Apestéguy, Hirigoyen, Basques français, Eloy, Ayestaran, Luisito, Basques espagnols, entrent dans la lice d'une allure élastique. En pantalon blanc et en chemise, le béret sur l'oreille, le col découvert, le pied chaussé de l'espadrille, ils avancent hardiment et solidement, nerveux et drus, avec des souplesses musculeuses, avec je ne sais quoi d'harmonieux et de sauvage comme de grands félins dressés.
Et jusqu'à la précaution qu'ils prennent pour passer et lier leur chistéra, jusqu'au regard brûlant qu'ils jettent au public ou se dardent entre eux en se toisant, jusqu'au silence qu'ils observent, accentuent cette apparence d'animal bondissant, qui guette en aiguisant ses ongles.
Et aussitôt la partie commence. ils se placent deux à l'avant, un à l'arrière, sans un mot, ou bien sur un avertissement bref, qui évite une surprise. On entend : Flac ! Flac ! un son mat et vibrant à la fois. Et c'est la balle qui, lancée de toute la force des bras, frappe le mur et rebondit, est arrêtée dans sa course ou reprise, et repart, et claque, de seconde en seconde plus rapide. on la voit, on la perd, on la retrouve. Elle troue et sillonne l'air, de face, de côté, d'un jet court, d'un jet prolongé. Elle heurte le mur, disparaît dans le chistéra, en ressort, sans cesser de se précipiter, comme si elle voulait essouffler ces hommes qui l'attendent, la poursuivent , la traquent, la capturent, et la projettent, et se jouent et se rient d'elle. parfois elle paraît leur échapper. Frappant plus fort le mur, elle monte vers le ciel. Haut, haut, puis s'incline. Elle trace une courbe, toute blanche dans l'air bleu. Un moment elle est seule, elle est libre. tous les yeux la suivent. Enfin, elle retombe, en se hâtant, en accélérant sa chute. Elle touche terre près du rebot, et rebondit. Non point perpendiculairement, mais en oblique ou en crochet. peine perdue. Chiquito ou Eloy est là. Plus vite qu'elle, il a gagné la place ou elle choit. Et calme, d'un revers puissant, il la cueille et la renvoie à toute volée cotre le mur...
Et la course folle continue : la course où elle se heurte partout : à la pierre, au sol, au chistéra. Flac ! Flac ! encore et toujours. Elle siffle, elle ronfle, elle a des râles lorsque le choc est plus rude. Elle est prise d'un frémissement intense qui se communique à l'ambiance entière, du sol aux platanes opulents. les hommes penchés en avant, les femmes la tête entre leurs mains, la surveillent, l'épient, tréssaillent avec elle. Des exclamation jaillissent, des commentaires vont leur train. tel aurait dû la saisir au vol, tel la reprendre au bond : et tel autre l'a gardée en son chistéra trop longtemps...
Pourtant, comme aiguillonnée par tous ces regards, elle paraît s'être multipliée en deux, en trois en dix balles, tant elle coupe en tous sens la piste, trait pâle qui ne cesse d'être décoché...
Soudain une clameur. Manquée au passage, la pelote emportée par son élan, saute et roule sur la piste. le silence a succédé au brouhaha. Chacun cherche qui l'a manquée. Ayestaran jette à terre son béret ; c'est lui...
Court répis. On marque un point au camp rouge. Et le groupement change. Avant tous Chiquito a vu la faute adverse. Il juge qu'Ayestaran , aujourd'hui a perdu son sang-froid. Il passe à l'avant de son équipe, Hirrigoyen à l'arrière. il veut butter. Ses balles obliques sont célèbres. La pelote repart... D'abord ralentie, comme pour voir et pour essayer, coup sur coup, elle arrive vertigineuse et passe. nul n'a pu l'apercevoir ; le vent seul de sa course la décèle... Ayestaran cède sa place à Luisito... De nouveau la pelote vole. Et tout à coup comme les pelotaris groupés l'attendent, elle s'élance vers la nue, et retombe tout au fond. Au fond, où il n'y a personne. Ah ! le mâitre-butteur! Et la lutte s'accentue, et les points s'accumulent chez les rouges - et, rammasant une balle manquée, Rotschild le Pauvre, le chanteur-compteur, se découvre et s'avance. Le jeu cesse et il chante :
- J'hamarétaik, hogoy éta hamar etara, yaounac, "trente à dix, ils en sont, messieurs."
On s'arrête un moment. bien que de fer, ces hommes ont besoin de respirer. Les rouges debout parlent entre eux, à mots haletants ; les bleus assis, se regardent, muets. Les minutes coulent. Enfin, Eloy, le chef des bleus, se lève. les pelotari se dispersent sur la piste, un ronflement se perçoit : la balle est sur le mur.
Cette fois, Eloy est à son tour placé. A l'avant aussi, opposé à Chiquito. c'est un combat entre chefs. Chiquito grommelle. Eloy, froid et savant est de taille. Les deux chefs, émules renommés, l'emportent sans mesure sur leurs pelotari. Eloy le sait. il amuse Chiquito, et méthodiquement, par un jeu simple et brutal, il précipite pour les autres des balles insaisissables. Hirigoyen et Apestéguy sont débordés. Chiquito a compris. Une rage contenue l'envahit : celle d'être impuissant. Sa place n'est plus là. mais ce terrain, il l'a choisi : Eloy l'y a suivi, il se déshonorerait en le quittant. Un sourrire fait de hauteur et d'acceptation erre sur sa lèvre ; il pense à sa revanche, tout à l'heure, quand ils seront à égalité.
Toute lutte est visiblement circonscrite entre eux. D'une résistance musculaire et d'une haleine inépuisable presque, ils fatiguent leur camp. Les hommes de Chiquito surtout faiblissent. Compagnons haletant sur les foulées du chef. maintenant leur main gauche empoignant leur bras droit , avec les reins, le cou, la tête, où leurs cheveux rejetés par le mouvement battent en arrière, désespérément, ils arrêtent et renvoient la pelote, d'un coup de tout leur corps, de tout leur être, si brusque, et si profond qu'ils en laissent échapper un râle, comme un souffle rauque de bête à bout.
Eloy l'emporte. Chiquito hausse les épaules. Et dans le silence subit, Rotschild chante :
-Igoualsaité, Yaounac, Igoual. "Egalité, messieurs, égalité." Un autre repos. Chiquito considère les siens. Apestéguy tremble de l'effort inutile, Hirigoyen quitte son chistéra. il les sent fourbus. Alors lui, dont les fibres sont d'airin, lui, dont l'âme de feu n'a jamais cédé, il s'écrie : "Je continuerai seul!"
Et tandis que le mot , repris de bouche en bouche, revient à son oreille en murmure croissant, il jette ses epadrilles en lambeaux, en chausse d'autres, délace un instant son chistera pour libérer un peu sa main gonflée, puis le réajuste et se dresse et provoque le signal.
Pour cette lutte, sur les gradins, les hommes sont restés debout ; et l'on voit les femmes pâlies tendre en avant leurs visages busqués.
Déjà la pelote est en danse. trois, quatre, cinq minutes, on ne sait combien de temps le combat inégal se poursuit. Chiquito est partout. il glisse, il bondit, il se tapit, il sérige. Il est tout une équipe à lui seul. parfois campé, des deux mains arrêtées net il happe la pelote d'un coup de griffe, et la relance en grinçant des dents.
Parfois comme pour se fouetter lui-même, il pousse en bondissant un cri aigu, un cri d'aigle qui fond sur
sa proie. Tout son être vit en son regard agrandi, assi mobile que la balle. Et comme il sent que tout lui pèse, il arrache sa manche droite, et déchire au cou sa chemise. Autour de lui une admiration anxieuse grandit. Car cela dépasse force humaine... Enfin les applaudissements crépitent. Jaillie de son chistéra, la dernière balle s'est abattue aux pieds de Luisito, trop basse pour être relevée... la foule en délire trépigne...
Lui opressé pour la première fois, s'alarme et chancelle. Sa bouche, ses narines, toute sa poitrine ont peine à trouver l'air qu'il faut : il étouffe... mais on se rue vers lui en l'acclamant. Ce bruit triomphal le rend à sa victoire.
Cela fut très beau. Oui ! Car au milieu de cette furie de mouvement, le geste resta juste, l'attitude harmonieuse, l'effort équilibré. car on ne vit point à ce jeu de sang répandu, de face martelée, de noble sein écrasé. Car l'homme s'y présenta avec toutes ses ressources, réunissant en lui la force et la souplesse, la résistance et l'adresse, la ruse et jusqu'à l'instinct disseminés chez les autres êtres : comme il sied à leur roi.
Sur l'auteur :
Pierre Édouard Marie Joseph Dubosc, comte de Pesquidoux, dit Joseph de Pesquidoux, né à Savigny-lès-Beaune le 13 décembre 1869 et mort au Houga (Gers) le 17 mars 1946, est un écrivain français.
Il est le fils de Léonce Dubosc de Pesquidoux (1829-1900), lui-même écrivain, et d'Olga de Beuverand de La Loyère. Léonce de Pesquidoux a écrit de nombreux ouvrages et articles sur l'art, la politique[1] et la religion (notamment sur le dogme de l'Immaculée Conception). Il fut anobli par le pape, avec le titre de comte, d'abord à titre personnel en 1860, puis à titre héréditaire le 23 mai 1876.
Il épouse en 1896 Thérèse d'Acher de Montgascon (1875-1961), fille d'un diplomate, dont il aura plusieurs enfants et une nombreuse descendance.
Il reçoit en 1927 le Grand prix de littérature de l’Académie française, dont il est élu membre en 1936, et il est élu mainteneur de l'Académie des Jeux floraux en 1938. Il a été président de la Société d'archéologie du Gers de 1937 à 1945.